Juliette ou la clé des songes

1950 - Film de Marcel Carné
Scénario : Marcel Carné et Jacques Viot - Dialogues : Georges Neveux
Assistants réalisateurs : Roger Dallier et Michel Romanoff
Chef opérateur : Henri Alekan
Décors : A. Trauner et A. Capelier
Costumes : Mayo
Montage : Léonide Azar
Musique : Joseph Kosma
Production : Sacha Gordine
Avec : Suzanne Cloutier, Jean Roger Caussimon, Delmont, Yves Robert, René Gélin, Marcelle Arnold, Gabrielle Fontan, Roland Lesaffre, Fernand René, Arthur Devère, Gallet, Martial Rebbe, Besnard, Marion Delbo, Louise Fouquet, Max Dejean, Paul Bonifas, Guy Mairesse, Yvernes
Sortie : 18 mai 1951 - Durée 105 min

Sortie dans le monde
USA : Juliette, or key of dreams
Italie : Juliette o la chiave dei sogni
Allemagne : Juliette oder der schlüssel der träume

En résumé
Mis en prison pour avoir commis un vol par amour, un jeune homme parvient à retrouver celle qu'il aime à travers ses rêves. Dès qu'il ferme les yeux il arrive dans un monde étrange où les habitants n'ont pas de mémoire.

Vu dans la presse
Ne me demandez pas de que je pense de mes acteurs ; pour moi, il n'y a plus d'acteurs, puisque je n'enregistre la scène que lorsque le personnage s'est placé exactement en surimpression sur l'interprète et je ne suis satisfait que lorsque Suzanne est devenue pour moi Juliette, ou lorsque Gérard Philipe s'est effacé devant Michel. C'est moi, en effet, qui suis le premier spectateur de mon film.
Propos de Marcel Carné recueillis lors du tournage - Cinémonde n° 846 du 23 octobre 1950

Gérard Philipe vu par Marcel Carné
Je voudrais rapporter un trait de son caractère qui m'a touché et m'a prouvé ses très rares qualités de générosité et de coeur. C'était en 1950 à Cannes. Je me trouvais avec lui, avec Suzanne Cloutier et avec le producteur de mon film "Juliette ou la clé des songes", qui devait être présenté au festival. Après une mauvaise projection, le film a été fraîchement accueilli. Nous étions, bien sûr, assez tristes, et nous nous sommes retrouvés à la sortie pour aller boire un verre. Il y avait là Georges Lourau et Alexandre Korda. Nous étions à peine assis que Gérard Philipe - je le revois encore - très simplement a dit "Vous avez vu l'accueil injuste fait à Juliette ou la clé des songes ? Et bien, connaissant cet accueil, si Marcel Carné me demandait demain de tourner dans ce film, je répondrais oui." Et se tournant vers moi, il a ajouté : "Le film aura sa revanche, mais dès maintenant je veux remercier Marcel Carné du grand honneur qu'il m'a fait en me proposant de travailler avec lui." Peu d'acteurs auraient eu ce courage, cette attitude devant un échec. Un mois plus tard, "Juliette ou la clé des songes" était projeté au cinéma Madeleine et applaudi. Gérard Philipe était avec moi dans la salle et, de loin, il m'a adressé un clin d'oeil qui exprimait sa simplicité et sa joie devant ce renversement de situation.

Souvenirs et témoignages, p 117 - Anne Philipe et Claude Roy

Publication du récit
Mon film n°288 du 27 février 1952 : récit de 10 pages illustré de 18 photos