Les liaisons dangereuses

1959 - Film de Roger Vadim
Scénario et dialogues : Roger Vadim, Roger Vailland et Claude Brulé d'après le roman de Choderlos de Laclos
Sortie : 9 septembre 1959 - Durée : 105 min
Avec : Jeanne Moreau, Annette Vadim, Jean-Louis Trintignant, Simone Renant, Jeanne Valérie, Boris Vian, Madeleine Lambert, Nicolas Vogel, Gillian Hills, O'Brady

En résumé
Couple machiavélique et sans morale, Valmont et Juliette se jouent de leurs amants. Une seule règle : tout se raconter. Tout fonctionne très bien jusqu'au jour où Valmont s'éprend d'une de ses conquêtes...

Vu dans la presse
Les curetons continuent leur boycottage du film que Vadim et Vaillant ont tiré des "Liaisons dangereuses". (...) Nous avions dit qu'il n'avait jamais provoqué de manifestations pouvant troubler l'ordre public. Ca n'a pas traîné, et à Mulhouse, on s'est occupé sérieusement de la question... On a mobilisé en hâte dans le patronage tous les gamins et fillettes disponibles, qui portant des pancartes, sont allés faire du bruit devant le cinéma qui projetait le film.(...) Mais en voilà d'une autre. A Marseille aussi les associations de curetons ont manifesté contre le film réprouvé. A la suite de quoi Gaston Deferre, maire socialiste, lui aussi, a interdit le film de Vadim aux moins de 20 ans. Alors qu'il l'était déjà aux moins de 18 par décret ! Pourquoi ne pas l'interdire complètement et par la même occasion, fermer toutes les salles.
Le Canard Enchaîné n°2.039 du 18 novembre 1959

Gérard Philipe vu par Roger Vadim
C'est pendant le tournage des Liaisons que j'ai appris à connaître Gérard Philipe. Il était calme, précis, toujours flottant entre une ironie très personnelle et la passion de ce qu'il faisait, de son rôle, des autres rôles, du film, des autres films, de son théâtre, des autres théâtres, de son métier en un mot.
Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi profondément et totalement investi par l'amour de son métier. Et il trouvait encore le temps de s'occuper de son syndicat, régulièrement, sans défaillance.
(...) Gérard était avec moi sur les Champs-Elysées le soir où le ministre avait fait interdire le film. Il devait repartir le lendemain pour Ramatuelle, et il était ennuyé : "Je ne pourrai pas voir ce film !" disait-il. Le lendemain soir pourtant, dans la salle, je l'aperçus : il avait retardé son départ de 24 heures. La foule nous séparait. Il me disait quelque chose que je ne comprenais pas. Je répondais par un signe d'impuissance. Il me parlait encore. Puis il se mit à rire. A rire de tout son visage, comme il savait rire. Je ne l'ai plus revu.
Souvenirs et témoignages - Anne Philipe et Claude Roy

Publication du récit
Mon film n°685 de février 1961 : roman photos de 52 pages
Ciné, télé, revue n°18 du 1er mai 1959 : récit de 4 pages illustré de 14 photos

Réplique
"L'ivresse fut complète et réciproque et, pour la première fois, la mienne survécut au plaisir. Je ne suis sorti de ses bras que pour tomber à ses genoux et lui jurer un amour éternel, et il faut bien l'avouer, je pensais ce que je disais."
Valmont (après avoir conquit Marianne)