La vie est un roman, et la presse se charge parfois de l'arranger à son idée. Qu'est ce qui est vrai, qu'est ce qui est faux ? Je base mes références sur les différentes biographies de Gérard Philipe, dont les récits se recoupent assez bien et sur les témoignages recueillis par Anne Philipe et Claude Roy.
Les quelques exemples cités ci-après n'ont valeur que d'anecdote et peuvent faire sourire.

Qui a découvert Gérard Philipe ?
"(...) Un jour, Gérard accepta de se produire dans une fête de charité : il récita des fables. Huet, assistant de Marc Allégret, le remarqua, l'encouragea, le décida à venir à Nice suivre les cours qu'il donnait aux aspirants comédiens. Ce fut le "coup de foudre" pour Gérard... Et en quelques mois tout s'enchaîna (...)
Cinémonde n° 1178 du 7 mars 1957
C'est à la demande de sa mère Minou que Gérard est reçu par Marc Allégret. L'audition qu'il passe laisse pressentir que ce jeune homme a un talent de comédien. Pour développer ces capacités, Marc l'encourage à prendre des cours et le présente donc à Jean Huet qui dispense des cours d'art dramatique à Nice.

 

Comment Gérard Philipe s'offre à Jean Vilard...
"(...) A dire vrai, le théâtre est plus pour lui un sacerdoce qu'un métier. C'est pourquoi l'idée de Jean Vilar de créer un "théâtre national populaire", l'enthousiasme. Qui pourra dire du reste, si lui-même ne caressait pas ce projet pour un avenir plus ou moins proche ? Quoi qu'il en soit, lorsqu'il va applaudir l'"Henri IV" de Pirandello monté par le T.N.P., sa décision est prise : il se présente à Jean Vilar et lui demande d'entrer dans sa compagnie. Deux jours plus tard, la réponse est donnée : "oui, il est accepté", et il jouera "le Cid" au festival d'Avignon"
Radio, je vois tout - n°47 du 24 novembre 1960
Cet article n'est pas le seul à faire ce raccourci, et l'entrée de Gérard Philipe au TNP est souvent présentée comme un cadeau inatendu et inespéré que Gérard fait à Jean Vilar. Alors qu'en réalité l'idée est venue de Jean Vilar et sa proposition faite à Gérard d'interpréter "Le Cid" au festival d'Avignon date de 1949. Proposition initialement refusée par Gérard qui ne se sent pas l'étoffe d'un tragédien. Cette première entrevue n'a d'ailleurs pas été des plus courtoises (voir chapitre 3). C'est seulement après une réflexion mûrie que Gérard a finalement pris contact avec Jean Vilar pour lui offrir ses services de comédien.

 

 

De quelle couleur sont les yeux de Gérard Philipe ?
Je dois dire que l'on trouve un joli nuancier de coloris quand il s'agit de parler des yeux de Gérard Philipe. Il est vrai qu'une grande partie des photos et des films qui illustrent sa carrière sont en noir et blanc. Alors, quand la technique a permis la colorisation de ses pellicules, les coloristes s'en sont donnés à coeur joie, sans se soucier d'approcher la vérité. Les versions proposées vont du marron foncé, au bleu clair, en passant par le vert. Tout y est.
Il en va de même dans les descriptions, jugez vous-même :
- Cinémonde n°1178 du 7 mars 1957 : "C'était alors un grand garçon maigre de 1M83 avec des yeux marron clair, des cheveux toujours décoiffés et des ... oreilles décollées")
- lors de son voyage en Chine, un artiste de l'opéra de Pékin disait de ses yeux qu'on y retrouvait "le bleu de l'époque Ming"...
J'ai ma conviction... mais je me garderais bien de vous en faire part. Par contre si vous avez des infos qui peuvent dissiper mes doutes, n'hésitez pas à me contacter (page d'accueil) et à me faire partager vos infos.