Une grande fille toute simple

 

Comédie d'André Roussin
Mise en scène par Louis Ducreux
Avec Claude Dauphin, Madeleine Robinson, Jean Mercanton, Pierre Louis, Marthe Alycia
Rôle de G. Philipe : Mick
Première représentation publique de la pièce : Casino de Nice - décembre 1942

"L'amour ! L'amour ! Vous n'avez que ce mot-là à la bouche ! Toute la journée vous parlez d'amour, vous pensez à l'amour, vous jouez l'amour, et il n'y a plus un de vous qui sache encore ce que c'est... Tout votre souci est de vous garder, de vous réserver, de ne pas souffrir ; prendre le plus possible et ne rien risquer... Moi, je ne l'ai pas rejeté ; j'ai dix-huit ans et j'aime Stepha et c'est la première fois... Je n'ai rien calculé, je n'ai pas cherché à savoir s'il fallait ou non jouer serré, tenir la dragée haute comme vous dites... Moi j'ai marché. J'ai marché, vous entendez !"
Une grande fille toute simple - extrait

Témoignage
Je me souviens de la scène de Gérard, à la fin de la pièce. C'était en réalité sa seule scène, car jusque-là on le voyait tout le temps, il se promenait mais ne parlait pratiquement pas. Donc, le soir de la première, j'étais en coulisse, Dauphin sur scène tournait le dos au public, regardant Gérard qui au fond de la scène jouait. Il était le gosse de dix-huit ans, amoureux, révolté de voir les autres salir et gâcher l'amour... Je me rappelle la phrase que Claude Dauphin me dit en coulisse après le spectacle : "j'étais en scène et en écoutant le petit je me suis mis à pleurer."
André Roussin - Souvenirs et témoignages de Anne Philipe et Claude Roy