Lorenzaccio | |
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Comédie
d'Alfred de Musset Mise en scène par Gérard Philipe Avec Daniel Ivernel, Suzanne Flon, Françoise Spira, Jean Deschamps, Georges Wilson, Monique Mélinand Rôle de G. Philipe : Lorenzaccio de Médicis Première représentation publique de la pièce : Festival d'Avignon - juillet 1952 (T.N.P.) En 1952, Lorenzaccio entre au répertoire
du TNP. La pièce est représentée au festival
d'Avignon, puis à Paris. L'événement est important :
car le texte de Musset est presque respecté, et surtout
le rôle de Lorenzo est enfin confié à un homme. A vrai
dire, ce n'est tout de même pas la première fois
puisque Jean Marchat en 1933 et Christian Casadessus en
1941 l'on déjà interprété, - mais sans l'éclat et le
retentissement dont Gérard Philipe devait marquer le
personnage. "Il a une grâce juvénile et véritablement
florentine, dans la silhouette, dans la démarche - écrivait
Gabriel Marcel dans Les Nouvelles Littéraires du 19 mars
1953 - mais là où il le faut, il accède vraiment à la
grandeur." Le 15 juillet, pour la
première fois, au VIème festival d'Avignon, dans la
cour d'honneur du Palais des Papes, Gérard PHilipe joue
Lorenzo dans Lorenzaccio. C'est Jean Vilar qui est à
l'origine du spectacle, mais en raison d'une intervention
chirurgicale, la mise en scène a été assurée, pour
l'essentiel, par Gérard Philipe lui-même. (...) Plus précisément,
le public comme la critique ont l'impression d'assister
à la véritable naissance du drame de Musset sur la scène.
Le texte a subi un certain nombre de coupures, mais réparties
à peu près équitablement entre toutes les scènes, ce
qui préserve l'architecture de la pièce telle que
l'avait imaginée son auteur. Aucun personnage, si
secondaire soit-il, n'est supprimé. Enfin, même si dans
le passé déjà deux jeunes comédiens avaient joué le
personnage de Lorenzo, l'interprétation de Gérard
Philipe apparaît comme un commencement absolu, qui
rendra désormais inconcevable le retours au travesti.
Tous les critiques célèbrent la performance de
l'acteur, la manière dont il sait jouer magistralement
de sa voix et de son corps pour faire passer toutes les
nuances, les contradictions, les ambiguïtés de son
personnage. |