Lorenzaccio


Les orgueilleux

L'année 52 le voit tourner dans "Les sept péchés capitaux" de Georges Lacombe et dans "Les belles de nuit" de René Clair. Il se met également en scène avec les trois pièces suivantes : "Nucléa", "Lorenzaccio" et "La Nouvelle Mandragore". Lorenzaccio est difficile à monter en raison de la multitude des personnages et des tableaux. Il y parvient avec brio et le plus grand compliment qu'il ai reçu c'est que certaines personnes attribuent la mise en scène à Jean Vilar.
Le 25 décembre, il participe activement au week-end de Noël du T.N.P. On y voit "le Cid", on y écoute des textes, on y mange et on y danse la musette. Initialement organisé pour un public populaire, ce week-end remporte un grand succès et attire toutes les catégories de public.
Au printemps, 53 Gérard part pour le Mexique tourner "Les Orgueilleux". On est bien loin des rôles de jeune premier ou de fanfaron. C'est un Gérard dépravé, crasseux et aviné que nous offre la caméra de Yves Allégret. Dans des conditions de tournage difficiles (une chaleur insupportable), il nous montre une nouvelle facette de ses possibilités d'acteur. La scène où, afin d'obtenir une bouteille d'alcool, il exécute une danse saugrenue devant une foule hilare est un moment d'anthologie. A la fin du tournage, il part directement rejoindre la troupe du T.N.P. à Hambourg pour une reprise du "Prince de Hombourg".
Le tournage de "Monsieur Ripois" débute à Londres en juillet 53. Sous ses allures de séducteur Gérard fait ressortir le "bon à rien" qu'il y a dans Ripois. Lors du tournage, l'entente est très bonne avec René Clément. Et tous les deux vivent "Ripois" même hors du tournage. A aucun moment ils n'essaient d'en faire un personnage quelque peu attachant dans le film. En août 53, "Les Orgueilleux" obtient le Lion de Bronze au festival de Venise.
En septembre 53, Gérard participe aux tournages de deux films à sketches : "Si Versailles m'était conté" de Sacha Guitry dans lequel il est d'Artagnan, puis "Les amants de la villa Borghèse" de Gianni Franciolini.
En février 54, Gérard reprend le rôle titre de "Richard II" initialement interprété par Jean Vilar puis entre mars et juin il endosse le costume de Julien Sorel dans "Le Rouge et le noir" de Claude Autant-Lara. Il a hésité à faire ce film, qui sans lui n'aurait pas été réalisé. Passionné par Stendal, Gérard a été déçu par "La chartreuse de Parme", bien trop loin du livre selon lui (et quelques critiques à l'époque de sa sortie). Son âge, 31 ans à cette époque, donne une maturité et un poids au personnage, que Julien n'a pas dans le récit de Stendal.
En juillet 54 Gérard et Anne achètent une propriété à Cergy. L'Oise passe en contrebas du jardin. C'est un havre de paix où ils aiment se retrouver loin des tumultes de la vie parisienne.
A l'automne 54, la troupe du T.N.P. par en tournée au Canada avec "Le Cid" et "Ruy Blas" puis en Allemagne de l'Est et en Pologne avec "Le Cid" et le "Prince de Hombourg".